lundi 3 novembre 2014

Un acharnement sur des SDF … étrange

Tout a commencé, il y a quelques mois,  par deux phrases du Collectif SDF Alsace sur son groupe FaceBook que nous avons fermé depuis car ça devenait trop violent : "des gens de Sélestat viennent sous les ponts, nous filent à manger et parlent de tous ces étrangers qui sont plus aidés que nous (les sdf français). On parlait aussi d'une soupe vers la gare ou là on nous dit que si on veut on peut dormir dans un endroit... un lieu de prières" ... 
L'objectif était de dénoncer des soupes "sauvages" aux intentions troubles. L'enquête a été enterrée. Nous avons prévenus la pqr, les services de la ville ; rien.
Arrive sur nous, plusieurs personnes "des gens influents" comme on dit, dont un élu municipal (élu de tous?), que nous ne connaissions pas.
Un déchainement de haine, d'attaques, de critiques... On a fini par comprendre, ce n'était pas évident, qu'ils venaient "défendre" une nana qui distribue de la soupe aux SDF... Notre étonnement était immense, car nous allions à cette soupe et qu'à aucun moment on ne parlait d'elle.
On le dit, on le répète, on se justifie comme des cons ... On n'a compris que plus tard que ces gens voulaient nous détester, que leur volonté étaient de casser le Collectif SDF. On l'a invité à notre première table ronde sur l'habitat, elle a choisit de ne pas venir.
Nourrir des SDF d'une main et en détruire d'autres de l'autre, on ne comprenait pas.
Depuis les soupes sauvages ont disparues. Une autre est apparue avec les mêmes personnes derrière et une superbe organisation.

Mais nous continuons à nous interroger : 
Ne peut-on pas poser de questions alors qu'elles concernent nos vies ?
Est-il interdit de parler en notre nom, sans filtre, sans intermédiaire ?
Qui sont ces gens qui, dès lors que des SDF s'expriment nous tombent dessus avec des jugements, des sentences assassinent ?
Si je comprends bien, pour eux, le "bon sdf" est celui qui est bien gentil dans son coin et satisfait ?
Le bon SDF est celui qui tend la main, prend les dons de ces gens si bien et la ferme, sauf à dire qu'ils sont bien gentils de nous aider ?
Ce n'est pas nous.
Le plus étrange est qu'à y regarder de près nous avons depuis des années, mis en action leurs discours.
Nous sommes dignes ;
nous sommes bricoleurs, très travailleurs (des biffins) ;
nous sommes partageurs ;
nous pratiquons la solidarité et la fraternité avec tous nos frères et soeurs de la galère ;
nous savons nous exprimer correctement (sans gueuler ou éructer) ;
nous sommes propres (ha ha) ;
nous sommes assez autonomes ;
nous avons des idées, des projets ;
... ;
Bref, nous sommes des citoyens dont le seul tort est d'être pauvre ; des sans logement !.

Des gens influents s'acharnent pourtant sur nous, sur des SDF, ils mettent leur influence a faire foirer tout ce que nous entreprenons, alors que ça concerne le plus grand nombre. Finalement, c'est à l'image de la société.
Eux sont les "bons" et peuvent tout se permettre, les pires insultes, les pires calomnies que d'autres viendront "liker" sur FaceBook. 
Et, quoi que nous fassions, nous ne sommes que des bons à rien et nous devons rester dans cette condition, car si tous les pauvres sortaient de leur misère, que deviendraient-ils eux ?
Et comme il n'y a personne pour les arrêter …

dimanche 2 novembre 2014

Morts de la rue, la bêtise nous poursuit

Commémoration hier à Strasbourg des Morts de la rue
En arrivant à l'église hier, j'ai compris immédiatement, que dès que l'on fait quelque chose, dès qu'on lance une nouvelle action en direction de la population la plus fragile, il y a des détracteurs qui pointent leur "conviction", leur "savoir critiquer". Mais jamais de solution.

N'aurions pas le droit, le souhait, le coeur pour dire adieux à nos camarades Morts de la rue ?. Nos pleurs n'auraient pas de valeur ?. De quel droit nous dépouiller de toute humanité, de tout sentiment ?.
N'y a t-il jamais moyen d'en discuter si pour certains le désir profond de faire son deuil ne leur semble pas, "pour nous" évident ?.
Ils vont liker, plein de compassion la perte d'un inconnu, du frère de, d'un acteur, ou je ne sais quoi ... Mais notre cérémonie leur semble déplacée, scandaleuse, inutile, ...
Il y a sans cesse des empêcheurs de tourner en rond, des professionnels de la contestation, des "je sais tout", des "je vous assure" qui ne sont que des empêcheurs de tourner en rond, des empêcheurs de travailler dans le même sens, d'unir nos accords et nos désaccords.
Nos camarades n'étaient pas des "gens influents", de ceux qui ont leur attention, leur compassion, leur soutien, ... 
Mais tous ceux qui étaient là hier avec nous étaient sincères. Ce moment a été fraternel, nous sommes reconnaissants ...

Un moment qui nous a donné l'occasion de remercier de rendre hommage aux travailleurs sociaux, à Abribus, à Médecins du monde, à d'autres ... 

---- Bel article DNA ---

Retour sur la cérémonie en mémoire des morts de la rue : « Il nous a paru évident de faire en sorte que cet hommage puisse être rendu le même jour, et dans les mêmes conditions que celui que nous rendons traditionnellement aux personnalités qui ont marqué notre ville de leur empreinte, a déclaré Eric Schultz. Nous affirmons qu’il ne saurait y avoir pour la Ville de Strasbourg des Strasbourgeois invisibles et que nous avons toutes et tous une responsabilité essentielle dans la reconnaissance de la réalité de la rue et de ce qu’elle inflige aux corps et aux esprits des plus fragiles de nos concitoyens ». (...) Pour Monique Maitte, très émue, s’occuper des décès, c’est aussi s’occuper des vivants : « En disant au revoir aux camarades de la rue, c’est bien aux survivants que nous pensons, dit-elle. Nous sommes des habitants de la ville à part entière, nous sommes des citoyens »". http://www.dna.fr/edition-de…/…/vivre-et-mourir-dans-la-rue… Fraternité et humanité, tout simplement...

samedi 1 novembre 2014

Commémoration officielle des Morts de la Rue Strasbourg






Retour sur la cérémonie en mémoire des morts de la rue : « Il nous a paru évident de faire en sorte que cet hommage puisse être rendu le même jour, et dans les mêmes conditions que celui que nous rendons traditionnellement aux personnalités qui ont marqué notre ville de leur empreinte, a déclaré Eric Schultz. Nous affirmons qu’il ne saurait y avoir pour la Ville de Strasbourg des Strasbourgeois invisibles et que nous avons toutes et tous une responsabilité essentielle dans la reconnaissance de la réalité de la rue et de ce qu’elle inflige aux corps et aux esprits des plus fragiles de nos concitoyens ». (...) Pour Monique Maitte, très émue, s’occuper des décès, c’est aussi s’occuper des vivants : « En disant au revoir aux camarades de la rue, c’est bien aux survivants que nous pensons, dit-elle. Nous sommes des habitants de la ville à part entière, nous sommes des citoyens »".http://www.dna.fr/edition-de-strasbourg/2014/11/02/vivre-et-mourir-dans-la-rue#jimage=5CAAF256-0E65-4A03-BE71-4DD219F7B5D5 Fraternité et humanité, tout simplement...

Eric Schultz http://www.ericschultz.fr/strasbourg-1er-novembre-2014.../




jeudi 30 octobre 2014

commémorations officielles à Strasbourg des MORTS DE LA RUE

Ce samedi 1ier Novembre 2014,
Dans le cadre des commémorations officielles prévues pour la Toussaint, nous vous confirmons qu'il y aura :
- Un faire-part qui sera publié dans les Dernières Nouvelles d'Alsace
- Un hommage public pour les morts de la rue.
Une commémoration qui se déroulera en deux temps:
Tour d'abord à l'initiative de l'aumônerie de rue, une célébration du souvenir aura lieu en l'église protestante de Saint Pierre le Vieux de 10h30 à 12h.
A l'issue de cette cérémonie, nous vous proposerons de nous retrouver sur la place du même nom pour pour un temps de recueillement.
Cette commémoration se fera en présence de M. Eric SCHULTZ, adjoint au Maire de Strasbourg en charge des populations, et Mission du Temps,
et sera marquée par le dépôt d'une gerbe, au nom de la municipalité en mémoire des morts dans ses rues.
Collectif Strasbourgeois des Morts de la Rue

mercredi 29 octobre 2014

Monique : une voix de la rue

Monique a passé 8 ans dans la rue et en est sortie.
Elle parle avec lucidité, sans concession des conditions de vie des SDF, l'attitude des politiques, les associations, les partenariats noués depuis plusieurs années.
Elle porte un regard réaliste sur la société.
La fin de son intervention ne pourra que vous interpeller

http://www.associationsvisio.com/n31-france/article-monique-une-voix-de-la-rue.html?id=11769&_ga=1.169658402.222661126.1414485945

De
 Marie-Anne LOEB  

lundi 27 octobre 2014

2e table ronde ENSAS : COLLECTIF SDF

De grandes associations ! Grandes parce que nationales, grandes parce qu'elles ont l'écoute de tous, du plus puissant au plus petit.
Et les médias ne s'y trompent pas, les interviews s'enchaînent ; c'est la fin de la trêve hivernale. Jamais avec nous !

Nous ça nous pose un paquet de questions : à quoi servent tous ces dispositifs, toutes ces lois, si cette année on peut lire, bien calé dans son fauteuil "Le contexte est producteur d'expulsions"… Et alors que débute ce jeudi 31 octobre la trêve hivernale, "le nombre d'expulsions devrait encore augmenter cette année".
Le constat nous le connaissons car chaque année, depuis dix ans au moins, il est étudié, écrit, imprimé, envoyé à tous et les prédictions sont toujours mauvaises.

Depuis des années la précarisation des ressources des ménages ne cesse d'augmenter. Le chômage et ses perte d'emploi, la fin de droits aux Assedic, les travailleurs pauvres qui augmentent via les chantiers en insertion, les contrats aidés, …
Et puis, malgré les dispositifs, les lois, les mille-feuilles, les loyers augmentent et les charges des loyers flambent. N'oublions pas les spéculations sur les matières premières qui augmentent les prix des denrées alimentaires de première nécessité.
"On a un contexte qui est producteur d'expulsions, de mauvaise santé, de ras-le-bol, de violence. (…) C'est un fléau qu'on n'a pas réussi à enrayer depuis 10 ans" et pour nous, Collectif SDF Alsace, le mot à poser est simple : c'est une catastrophe.

Catastrophe humaine et sociale ici, en France.
Que faire ? Continuez a constater, a se réunir, inviter les ministres a fumer une clope avec nous, laisser tout le monde parler à notre place ?
Agir, être acteur, proposer, … ? Des mots que les associations prononcent, encore faut-il le faire.
Depuis trois ans, le Collectif SDF Alsace a un partenariat fructueux avec l'école d'architecture de Strasbourg.
Ce qui est vraiment innovant ? C'est la grande implication de personnes sans logement !

L'habitat c'est une chose, mais il y a tout le reste. Nous pouvons le partager, le penser, l'agir ensemble ... Venez. Inscrivez-vous sur l'évènement créé à cet effet ou par mail pour confirmer ; histoire d'avoir une salle convenable à l'école d'architecture qui accueille notre table ronde.
Une 2e table ronde est proposée le 18 novembre à 14 heures : des élus, des citoyens, … seront là.
Si vous voulez réfléchir, imaginer, rêver, avec nous : collectifsdfalsace@gmail.com
https://www.facebook.com/events/333335500185819/

mercredi 8 octobre 2014

pétition des travailleurs sociaux

http://www.anas.fr/Les-associations-professionnelles-de-travail-social-deposent-devant-le-parlement-europeen-une-petition-de-57-908_a864.html