jeudi 22 janvier 2015

A Strasbourg "Tout va bien" et "Ouvrons là" ...

Hier soir une discussion avec quelques travailleurs sociaux qui n'ont guère d'espace pour libérer leur parole et évoquer leur ras-le-bol, nous a plongé dans l'angoisse. Si ils lâchent, que deviendrons-nous ?.

Attirés par les actions du Collectif, la multiplication des actions citoyennes et la naissance critiquée de nouvelles associations, il n'y a jamais eu autant d'associations, d'ONG et de bénévoles et la pauvreté augmente, ils voulaient échanger avec nous. 

Tout va bien, c'est ce qu'ils entendent en réunion ; nous aussi.
Nous évoquons une pénurie de couvertures réelle, ce n'est pas un mirage, il n'y a pas la recherche d'un article à sensation... Tout va bien nous dit-on, eux savent bien que non. 
Le nombre de places ? C'est une compétence de l'état, c'est à eux de gérer, de faire... Se défausser sur l'autre, c'est minable. Il y en a assez disent-ils; nous savons bien que non. Le 115, le SIAO ; tout va bien, nous savons bien que c'est faux.

Justement l'état, les services et les gens qui sont dans ses bureaux travaillent, nous disent-ils. Ces gens viennent même régulièrement sur le terrain pour voir, pour constater et si nécessaire pour améliorer, rectifier, ... Mais eux ne sont jamais dans la presse, eux sont en retrait, presque dans l'ombre...

Mais pour la ville de Strasbourg dont on ne voit jamais les fonctionnaires, dont les "remontées" administratives ne sont que des chiffres, tout va bien. 
Nous évoquons le problème des couvertures, les difficultés rencontrées par des associations qui distribuent des repas, par le manque d'accès aux douches, aux machines à laver, ... Tout va bien. 
Lorsque nous parlons de personnes mourantes à la rue, avec un cancer, un cancer en phase terminale, avec des problèmes cardiaques importants et lorsque nous parlons des travailleurs sociaux non formés qui sont face à ces cas extrêmes... Tout va bien.
Oui, les repas chauds, les vêtements chauds et les duvets que distribue le Collectif SDF, la soupe d'Athis Belki, Abribus, les repas et le matériel de survie des Compagnons de l'espoir, la maraude de Médecins du Monde,  ..., toutes ces actions entièrement bénévoles indispensables pour la vie de gens lâchés par ceux dont c'est la charge, par ceux qui, dans le mépris le plus absolu, sont en théorie chargés de l'observer et qui, pour couvrir leur défection, affirment médiatiquement l'irréalisme d'une telle situation et que cela ne serait que le fruit de notre imagination !

Une attitude qui en dit long sur cette municipalité ... et sur nos nombreux détracteurs !
Comment être "satisfaits" en voyant ces jeunes, ces femmes, ces enfants exposés aux prédations de la rue, privés de l'accès aux soins, de toit, d'hygiène, contraints de circuler sans titre de transport, faute de moyens, constamment amendés, refoulés, chassés, privés de couvertures... et accessoirement affamés...

Oui, les médias en parlent de plus en plus ! Ils parlent de cette situation...  et croyez-vous qu'ils vont se satisfaire d'un "tout va bien" face à une catastrophe humanitaire et sociale ?.

Car tous les jours des gens crèvent de faim, de maladie, d'épuisement, ... ;
Car tous les jours ils courent pour un pull, une couverture, une tente, une soupe ; 
Car tous les jours ils se lèvent frigorifiés pour affronter le froid glacial ; 
Car ...

La ville de Strasbourg aime le bling bling ... 
Nous remercions donc, ceux qui nous mettent dans la lumière, ceux qui nous éclairent, ceux qui partagent avec nous, en portant des valeurs simples de solidarité, d'amitié, ...

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