jeudi 18 décembre 2014

A Strasbourg, l'action sociale ne répond pas

Bref, on s'offre la séquence souvenir ... Le 115 ne répond pas, le 115 est débordé ; ras-le-bol d'entendre ça.
Cette année il y a des droits de retrait ; bravo mais nous attendons la contagion à toutes les villes.

En décembre 2011, le collectif et sa porte parole Monique Maitte mettait le nez dans le fonctionnement du SIAO, le fameux super 115. En s'invitant à leur AG...
Article du 3/12/11
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/strasbourg-laboratoire-de-l-105073

Il a été facile de pointer la première ineptie de ce truc qui ne comporte comme membres que des directeurs d'associations d'hébergement qui sont libres de faire de qu'ils veulent.
Dans ces réunions, nombreuses ou elles viennent à longueur d'année, seules à être écoutées, refusant la présence de leurs salariés, travailleurs sociaux et bien sûr celle des personnes concernées. Dans ces moments là, elles vont s'exprimer d'une même voix.
Bien que, un article paru dans les DNA la veille avait offert au sous-préfet de l'époque l'occasion de faire un caca nerveux. Cet article ne disait que des vérités, presque gentillettes, au vue de la situation catastrophique. Le mec qui avait osé parler, présent, s'est fait balayé "article déjà périmé" ; ces mots venaient de la responsable EELV du service de l'action sociale de la Ville. Scandaleuse inertie.
Les protestations ne porteront que sur le manque de moyens. Sempiternelle ritournelle. Déjà à l'époque le "tri" était officialisé, ils parlaient de sans-abri de droit commun et de sans-abri de droit d'asile. Déjà on "favorisait" les familles au détriment des personnes isolées qui pouvaient attendre. Une gestion de la misère clairement assumée par tous.
Ils évoquaient le manque de places, le manque de moyens chacun à leur tour ; leur grande préoccupation de toujours. Pas un mot sur l'ignominie du plan hivernal, rien sur la gestion aux températures. Pas un mot sur la marchandisation du travail social, sur la place faite à la Fondation Auteuil au sein de l'Estes.
La ville de Strasbourg représentée par Marie-Dominique Dreyssé n'avait rien à dire et n'en a tiré aucun enseignement.

Rien n'a été fait sinon que le SIAO ne fonctionne toujours pas, ou plutôt a mit en place sa méthode de travail pour que chaque association bénéficie de quelques places. Le fonctionnement ressemble à un jeu de loterie. On choisit pour les rares places libres au hasard, au numéro en fait, la personne qui pourra souffler quelques jours.
Dans d'autres villes, les structures ne choisissent pas elles-mêmes les personnes qui vont bénéficier d'une place libre. Pourquoi pas à Strasbourg, ça éviterait tous ces abus de pouvoir ?.

Le collectif SDF Alsace, détesté, décrié, avait permis que l'idée de la mise à disposition des logements voués à la démolition entre dans ce dispositif hivernal. Une rencontre avec Philippe Bies, adjoint au logement à l'époque, aujourd'hui député, avait suffit. Une seule. Il a fait ça tranquillement, en négociant avec un autre sous-préfet, aussi extraordinaire que lui. Monsieur Boisson, on ne l'oublie pas.
Croyez-vous qu'être porteur d'idée à calmer le jeu ?. Non, ces gens là sont ce qu'ils sont, des gestionnaires en place depuis trop longtemps. Et, en muselant les travailleurs sociaux, ils font taire la créativité, l'ingéniosité, ils font taire la vie. C'est grave lorsqu'on se targue de travailler sur de l'humain. 

Ou sont-ils les travailleurs sociaux ? Pourquoi ne rejoignent-ils pas la gnogne de toulouse, de l'isère, de lyon ?. On peut comprendre que ceux qui sont à leur poste de puis 20 ou 30 ans attendent tranquillement la retraite. Ils la passeront avec ceux qui furent leur maître.
Les autres ? En ont-ils rien à foutre ce qui nous arrive ?.

Mais le plus choquant est sans-doute l'ambiance délétère qui règne entre ces dirigeants. Nous refusons de l'accepter, nous ne trouvons pas cela "normal". Non, il n'est pas normal d'entendre circuler mille critiques dans les couloirs à visages cachés. Il n'est pas normal d'apprendre ou de constater que des saloperies sont couvertes, doivent rester secrètes parce qu'ils sont incapables de parler des humains dans leurs diversités. Il n'est pas normal de voir ses gens se congratuler en public, se réjouir de leurs réussites alors qu'il y a tant de choses à améliorer.
Il n'est pas normal que sans ce secteur "humanitaire et social" l'hypocrisie règne derrière une vitrine qui commence à se craqueler.

De plus en plus de petites associations travaillent ensemble, se soutiennent, dans la discrétion. Loin de ses machines à gaz que sont devenues les grandes, leur objectif est simple ; nous voulons que ça fonctionne, nous voulons répondre à des demandes urgentes et immédiates.

C'est le 2e mandat de la municipalité et rien de pérenne, rien de stable n'a été réalisé, en dehors de quelques aménagements, un petit chantier de 12 places par ci, un ajout de Plai par là. C'est bien, mais on reste loin du compte. La modestie nous oblige à ne pas fanfaronner béatement et à répéter que Strasbourg doit faire face à une catastrophe humanitaire et sociale qui est là.

Entre temps la "question des Roms" est arrivée avec son lot de bêtises, de vacuité, de mensonges, d'ambitions, ... et un pactole de 800.000 euros !

Nous avons des projets d'habitat. Ils attirent des convoitises, mais pour en faire quoi? Un énième hébergement avec accompagnement et toutes les dérives qui vont avec ?. Les personnes sans-abri ont mille visages, mille préoccupations. Travailler sur l'humain c'est aussi cesser de nous mettre tous dans ce même sac fourre tout "SDF". Travailler sur l'humain c'est avoir des convictions, c'est un engagements et il suffit de revenir aux fondamentaux…

Le ménage doit être fait dans ces services, des changements doivent être imposés. MAINTENANT.